VMC RT 2020 : quelles sont les règles à connaître pour une installation conforme ?

La réglementation environnementale RE 2020 a profondément modifié les règles du jeu pour la construction neuve en France, et la ventilation mécanique contrôlée (VMC) se trouve au cœur de ces évolutions. Longtemps facultative face au tirage naturel, la VMC en RT 2020 s’impose désormais comme la solution de référence pour garantir un air sain tout en respectant les objectifs de performance énergétique fixés par l’État. Entre VMC simple flux hygroréglable encore admise et VMC double flux plébiscitée pour ses performances thermiques, les choix technologiques varient selon les besoins et le budget des propriétaires. Mais au-delà du type de système, l’installation doit désormais respecter un protocole strict, incluant étanchéité renforcée et configuration optimisée du réseau aéraulique. Alors, la VMC est-elle réellement obligatoire avec la RT 2020 et quel modèle privilégier pour allier confort, économies et conformité ?

La VMC : une obligation avec la RT 2020 ?

La VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) est une technologie de ventilation qui permet de renouveler l’air à l’intérieur d’un logement en évacuant l’air vicié des pièces pour la remplacer par de l’air propre et frais. Ce système assure la disponibilité d’un air sain, renouvelé régulièrement sans pertes de chaleur excessives, en fonction de la version (simple flux ou double flux) utilisée.

A la question de savoir si la VMC en RT 2020 est obligatoire, en réalité, la ventilation continue et générale est une obligation dans tous les logements neufs depuis mars 1982. Dans les maisons individuelles comme dans les immeubles, elle pouvait être assurée par un système VMC ou par tirage, avec une évacuation de l’air viciée par les pièces humides et l’entrée d’air par les pièces principales. C’est dire que jusqu’ici, la VMC n’était pas obligatoire, puisqu’elle n’était pas le seul moyen pour ventiler un logement, le tirage étant également une option.

Avec l’évolution des réglementations thermiques qui visent la performance énergétique, la qualité de l’air et la ventilation sont devenues des priorités. La RE 2020 fait même de la ventilation une métrique fondamentale, obligeant les propriétaires à mettre en place un système VMC performant. Cette réforme s’inscrit dans la même logique que les obligations à respecter pour la sortie VMC en façade, avec pour but ultime de bénéficier d’une isolation thermique optimale dans votre logement.

VMC RT 2020 : les systèmes autorisés

La réglementation sur la VMC en RT 2020 autorise différents systèmes dont un qui était déjà admis avec la RT 2012. Cependant, il convient de relativiser en apportant des précisions importantes quant aux modalités suivant lesquelles un système VMC ou un autre pourrait répondre à la RT 2020.

La VMC simple flux

Dans les maisons neuves construites suivant les règles de la RT 2012, le système de ventilation le plus utilisé est la VMC simple flux. Elle récupère l’air humide et pollué pour l’évacuer vers l’extérieur pour maintenir une aération optimale dans le logement. Il en existe deux modèles avec pour chacun des caractéristiques bien précises : la VMC autoréglable et la VMC hygroréglable.

La technologie autoréglable conserve le débit d’air, indépendamment de la température intérieure ou extérieure ou du taux d’humidité. Si ce système a longtemps été utilisé ces dernières années, la VMC autoréglable n’est plus conforme aux nouveaux standards imposés par la RE 2020. Concrètement, pour installer une VMC en RT 2020, l’utilisation d’un système simple flux autoréglable n’est pas possible.

Quant à elle, la technologie hygroréglable utilise des capteurs d’humidité positionnés à l’entrée et à la sortie, et qui contrôlent le débit du système. Elle est efficace pour contrôler le débit d’air et limiter les pertes de chaleur. De ce fait, vous pouvez l’utiliser comme système VMC en RT 2020, même si elle reste moins efficace qu’une VMC double flux nettement plus performante et adaptée à la RE 2020.

VMC RT 2020 : le système à double flux

La VMC double flux est une technologie plus moderne, adaptée aux exigences de la RT 2020. Disposant d’un récupérateur thermique dédié à la récupération de l’air, elle récupère aussi la fraîcheur provenant de l’air extérieur. Elle joue ainsi un double rôle : chauffer et rafraîchir, maintenant ainsi un confort thermique optimal dans le logement, tout en réduisant la consommation d’énergie, et donc le montant de vos factures. A ce propos, découvrez les gestes simples qui allègent la facture électrique des foyers, pour faire face à l’augmentation des prix de l’électricité ces dernières années.

Alors que la RE 2020 impose que les bâtiments neufs produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment, la VMC double flux est la solution la plus efficace pour réguler la température d’une habitation. En plus d’assainir l’air, le système VMC en RT 2020 permet de :

• Limiter les déperditions de chaleur ;
• Fournir de l’énergie supplémentaire pour le chauffage ;
• Produire de l’air frais à température ambiante grâce à son échangeur thermique à double flux ;
• Ventiler les nouvelles constructions de façon pratique et économe.

Mieux, la VMC double flux en RT 2020 peut être associée à d’autres technologies utilisant les énergies renouvelables telles que les puits canadiens ou la géothermie. Découvrez le guide sur les inconvénients de la géothermie, une solution réputée pour son grand potentiel énergétique.

Le protocole à suivre pour installer une VMC selon les normes de la RT 2020

Pour l’installation d’une VMC en RT 2020, vous devez suivre certaines règles et prendre certaines précautions, afin que le système soit conforme aux exigences établies par la nouvelle réglementation. Ces recommandations sont contenues dans le « Protocole Ventilation », lequel prévoit :

• La mise en place de trappes d’accès au caisson ;
• La positionnement optimal des bouches d’aération ;
• La prise de mesure du débit ou de la pression pour chacune des bouches d’air ;
• Le respect d’un niveau de perméabilité à l’air inférieur à 0,6 m3/h/m² pour les maisons individuelles, et à 1 m3/h/m² dans le cas des logements collectifs, est essentiel pour garantir l’étanchéité optimale du logement.

Outre cela, pour mettre en place un système VMC en RT 2020 conforme et performant, il est conseillé de bien choisir chaque bouche d’extraction, en tenant compte de la taille et de la configuration du logement. Si vous disposez de conduits de plus de 3 mètres avec plus de 2 coudes à angle droit, il faudra moduler le réseau aéraulique pour limiter les pertes de charge et réguler les mesures de débit ou de pression au niveau des bouches tel qu’exigé par la RE 2020.

Par ailleurs, la RT 2020 exige désormais d’adopter des gaines rigides avec des raccordements effectués à partir de joints en caoutchouc, au détriment des gaines souples en aluminium qui sont maintenant interdites. Pour optimiser la performance de la VMC en RT 2020, il est aussi important d’optimiser la construction en réduisant autant que possible les longueurs de gaine utilisées pour le réseau aéraulique.

Lexique

• RE 2020 : norme française pour les bâtiments neufs qui fixe des exigences de performance énergétique et de confort tout en réduisant l’empreinte carbone.
• RT 2012 : ancienne réglementation thermique encadrant la construction neuve avant la RE 2020, centrée sur la limitation des consommations d’énergie.
• VMC hygroréglable : version de VMC simple flux qui adapte automatiquement le débit d’air selon l’humidité mesurée dans le logement.
• VMC autoréglable : version de VMC simple flux au débit constant, indépendante de l’humidité intérieure, désormais jugée moins performante en RE 2020.
• Tirage naturel : ventilation passive utilisant la différence de température et le vent pour évacuer l’air, sans ventilation mécanique.
• Réseau aéraulique : ensemble de gaines et accessoires qui transportent l’air dans une installation de ventilation.
• Échangeur thermique : composant qui transfère la chaleur entre l’air extrait et l’air neuf sans les mélanger, afin d’économiser de l’énergie.
• Perméabilité à l’air : mesure de la capacité d’un bâtiment à laisser passer l’air par ses fuites, indicateur clé de son étanchéité.
• Pertes de charge : diminution de la pression de l’air dans les conduits due aux frottements et aux coudes, qui réduit l’efficacité de la ventilation.
• Bouches d’aération : ouvertures situées dans les pièces qui permettent l’extraction ou l’insufflation de l’air dans le logement.
• Puits canadien : dispositif enterré qui préchauffe ou rafraîchit l’air neuf grâce à la température du sol avant son entrée dans la maison.
• Géothermie : technologie qui exploite la chaleur du sous-sol pour chauffer ou rafraîchir les bâtiments avec une faible consommation d’énergie.