La créosote demeure un produit phare pour la préservation du bois, malgré sa toxicité reconnue et son encadrement strict. Issue de la distillation du goudron de houille, cette substance est employée depuis des décennies pour protéger les traverses de chemin de fer, les poteaux électriques ou téléphoniques et certains ouvrages en bois soumis à l’humidité. Sa persistance dans le temps et son efficacité contre les insectes et les champignons la rendent irremplaçable dans certains contextes industriels. L’évolution réglementaire européenne et française limite désormais son usage aux professionnels formés et dans des conditions contrôlées. La compréhension de sa composition chimique et de ses risques sanitaires est indispensable pour manipuler la créosote en toute sécurité.
Qu’est-ce que la créosote : définition et composition
La créosote est un mélange complexe d’hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP) et de composés phénoliques provenant de la distillation du goudron de houille. Elle agit comme un agent fongicide et insecticide particulièrement durable, résistant au lessivage et aux intempéries.
Dans les applications professionnelles, elle protège le bois contre la dégradation biologique et mécanique, ce qui explique son emploi sur des infrastructures nécessitant une longue durée de vie. Les traverses ferroviaires, poteaux et certains ouvrages en extérieur illustrent son usage typique, où la longévité et la résistance sont primordiales.
Toxicité : la créosote, classée cancérogène de catégorie 2
La créosote est classée cancérogène probable pour l’homme (catégorie 2) par l’Union européenne. Le contact cutané peut provoquer un cancer de la peau, tandis que l’inhalation de vapeurs ou de poussières peut induire des cancers pulmonaires. Ses propriétés CMR (cancérogène, mutagène, reprotoxique) imposent une vigilance accrue pour le personnel professionnel qui intervient sur des bois traités.
Les effets sanitaires dépendent de la durée et de la fréquence d’exposition ainsi que des voies de pénétration dans l’organisme, principalement cutanée et respiratoire.
Dangers et risques : mesures de protection
L’exposition aux bois créosotés exige des protocoles de sécurité stricts. Les mesures recommandées pour le personnel incluent :
- Consultation du médecin du travail en raison du caractère CMR.
 - Information sur les risques liés au contact cutané et à l’inhalation.
 - Port de vêtements à usage unique (type Tyvek), gants avec manchettes en nitrile ou néoprène.
 - Douche et lavage des mains en fin de poste.
 - Outils équipés d’aspiration à la source lors de perçage ou sciage, avec port obligatoire d’une protection respiratoire type AXP3.
 - Interdiction stricte de brûler les bois créosotés sur chantier.
 
| Risque | Voie d’exposition | Mesures préventives | 
|---|---|---|
| Cancer de la peau | Contact cutané | Gants, combinaisons, hygiène post-travail | 
| Cancer du poumon | Inhalation de vapeurs | Masque respiratoire AXP3, aspiration à la source | 
| Mutagénicité / reprotoxicité | Cutané et respiratoire | Contrôle médical, limitation de l’exposition | 
| Pollution environnementale | Déchets et lessivage | Interdiction de brûler, stockage sécurisé |