Asphalte

Depuis des millénaires, l’asphalte occupe une place singulière dans l’histoire des techniques de construction. Utilisé dès l’Antiquité au Moyen-Orient, il a traversé les époques pour devenir un matériau central dans l’étanchéité et la voirie moderne. À la fois résistant, recyclable et adaptable, il s’est imposé dans les grands travaux d’infrastructures et continue d’être employé dans le bâtiment contemporain. Sa mise en œuvre, héritée de pratiques anciennes mais perfectionnée grâce à des procédés industriels, reflète l’équilibre entre tradition et innovation.

Qu’est-ce que l’asphalte

L’asphalte est un terme qui peut désigner soit le bitume, un liant noir et visqueux issu du pétrole, soit un matériau de construction routière constitué de bitume mélangé à des granulats (sable, gravier, etc.) pour former un revêtement durable des chaussées et trottoirs. On parle aussi parfois de l’asphalte comme d’une roche naturelle imprégnée de bitume. 

Dans les travaux publics, l’asphalte désigne un amalgame de bitume et de granulats. Sa structure compacte ne laisse que très peu de vide, ce qui lui confère une imperméabilité remarquable. L’exploitation se fait aujourd’hui sous forme de poudre issue de gisements ou de couches affleurantes, intégrée ensuite dans des formulations modernes.

L’asphalte coulé, quant à lui, résulte d’un mélange chauffé de plusieurs composants :

  • bitume,
  • filler (poussières minérales très fines),
  • sable,
  • gravillons.

Sa particularité est de pouvoir être appliqué à chaud par simple coulée, avant de se densifier lors du refroidissement.

Domaines d’utilisation

L’asphalte reste un matériau privilégié dans le bâtiment et le génie civil, notamment pour :

  • l’étanchéité des ponts, terrasses et dallages,
  • les revêtements de voirie,
  • certains aménagements industriels.

Un complexe d’étanchéité typique comporte une chape de 8 mm d’asphalte pur associée à du bitume, posée sur papier perforé afin de dissocier le revêtement du support. Cette couche est complétée par environ 22 mm d’asphalte porphyre intégrant sable, granulats fins et bitume.

Performances et caractéristiques

Les qualités de l’asphalte coulé lui assurent une durabilité recherchée :

  • étanchéité totale,
  • propriétés antiseptiques limitant la prolifération des mousses,
  • résistance aux intempéries,
  • finition lisse mais antidérapante,
  • entretien réduit à un simple balayage mécanique.

Ce matériau présente néanmoins quelques limites : risques de poinçonnement, fluage sous fortes chaleurs, nécessité de coffrages spécifiques et coût plus élevé lorsqu’il est destiné aux chaussées.

Mise en œuvre

Avant application, une assise en béton est indispensable afin de garantir la stabilité de l’ouvrage. Selon les usages, cette base varie de 10 à 15 cm d’épaisseur pour un trottoir et peut atteindre 25 à 30 cm pour une chaussée.

La pose se fait généralement à la main à l’aide d’une palette en bois, sur une épaisseur de 2 à 3 cm. Le transport jusqu’au chantier s’effectue dans des brouettes ou seaux adaptés, parfois suivi d’un sablage fin destiné à améliorer l’adhérence. Les procédés modernes privilégient des unités de fabrication automatisées qui chauffent, malaxent et acheminent l’asphalte dans des conditions optimales de sécurité et de rapidité.