Lasure

Longtemps considérée comme un simple produit de protection pour le bois, la lasure s’impose aujourd’hui comme un revêtement technique à part entière. Son intérêt réside dans sa capacité à protéger sans enfermer, à préserver sans masquer. Les architectes, artisans et bricoleurs y voient une alternative souple et respirante face aux peintures ou vernis. Sur un marché où la durabilité et la performance environnementale deviennent des critères centraux, la lasure s’affirme comme un compromis esthétique et fonctionnel.

Lasure : qu’est-ce que c’est ?

Une lasure est un revêtement non-filmogène destiné aux matériaux poreux tels que le bois, certains bétons ou les briques. Contrairement à une peinture ou un vernis, elle ne forme pas de couche rigide à la surface mais pénètre au cœur du support. Ce principe de microporosité autorise l’évacuation de la vapeur d’eau et empêche la formation de cloques ou l’écaillage liés à l’humidité.

Sa formulation combine des résines naturelles ou synthétiques — alkyde, acrylique, polyuréthane — à des pigments et additifs. Ces composants agissent en synergie :

  • les résines assurent l’adhérence et la souplesse du film,
  • les pigments apportent la teinte tout en filtrant les rayons UV,
  • les additifs modifient la résistance à l’eau et la durabilité dans le temps.

Certaines lasures contiennent encore des agents biocides destinés à repousser champignons ou insectes xylophages. Néanmoins, les formulations actuelles tendent vers une chimie plus verte, privilégiant les liants biosourcés et la réduction des solvants nocifs. Des laboratoires développent des versions en phase aqueuse qui allient performance et respect de l’environnement.

Composant principalRôle dans la formulationExemples courants
RésinesLiaison et protection du supportAlkyde, acrylique, polyuréthane
PigmentsTeinte et protection anti-UVOxyde de fer, dioxyde de titane
AdditifsAmélioration de la résistance et de l’applicationAgents hydrophobes, épaississants
Biocides (optionnels)Prévention biologiqueMolécules antifongiques, insectifuges

Usages et applications de la lasure

La lasure trouve son terrain privilégié dans la protection du bois exposé : façades, volets, pergolas, fenêtres, bardages, chalets ou charpentes apparentes. Elle est également utilisée à l’intérieur pour mettre en valeur le veinage des boiseries ou des meubles. Les professionnels l’apprécient pour sa capacité à préserver l’aspect naturel du matériau tout en le défendant contre les agressions climatiques.

Son application requiert une préparation rigoureuse :

  • un support propre, sec et débarrassé des anciennes couches,
  • un léger ponçage pour ouvrir les pores du bois,
  • un dépoussiérage minutieux avant application.

Le geste d’entretien est simple : au fil du temps, la lasure s’estompe sans s’écailler. Il suffit alors de brosser légèrement la surface avant de réappliquer une nouvelle couche. Cette rénovation simplifiée séduit autant les particuliers que les professionnels du bâtiment, car elle limite les interventions lourdes et prolonge la longévité des structures.

Avantages et limites de la lasure dans la protection des matériaux

Les atouts de la lasure résident dans son équilibre entre performance technique et respect du matériau d’origine. Elle protège le bois contre les rayonnements ultraviolets, l’humidité et les micro-organismes tout en laissant respirer le support. Ce comportement préserve l’intégrité des fibres et empêche les déformations dues aux variations hygrométriques.

Ses principaux avantages :

  • Respirabilité naturelle du matériau, prévenant l’écaillage et la pourriture.
  • Mise en valeur du veinage et des nuances naturelles du bois.
  • Entretien allégé, sans décapage préalable.
  • Adaptabilité à de nombreux supports poreux, y compris certains bétons.

Mais cette légèreté présente aussi des limites. La lasure n’est pas adaptée aux zones soumises à de fortes contraintes mécaniques — sols, escaliers, plans de travail — où elle s’userait rapidement. Sa durabilité dépend également de l’exposition : un bois exposé plein sud en Provence réclamera un entretien plus fréquent qu’une boiserie abritée en Bretagne.

L’innovation technologique a permis de développer des lasures hautes performances plus résistantes aux UV et au vieillissement climatique, allongeant les cycles de rénovation.