RT 2020 isolation toiture : les règles à respecter

Depuis 2022, la construction et la rénovation de bâtiments sont soumises à la norme RT 2020, laquelle a pour principal objectif de limiter la consommation énergétique des logements français. Pour atteindre cet objectif dans votre logement, vous pouvez entreprendre plusieurs travaux, notamment des travaux d’isolation de la toiture. Effectivement, le toit est responsable d’environ 30% des principales sources de déperditions de chaleur. Seulement, pour une RT 2020 isolation de toiture, il y a des règles à respecter notamment en termes de matériaux, d’épaisseur et de résistance thermique. Alors, comment isoler sa toiture conformément à la RT 2020 ? Eléments de réponse.

Le choix du matériaux isolants pour une toiture

Pour répondre aux exigences de la RT 2020, vous devez bien choisir votre matériau isolant, mais surtout faire attention à son épaisseur. L’idée est que l’isolant choisi ait une épaisseur conséquente pour faire efficacement face aux intempéries et aux ponts thermiques de la maison. De cette métrique dépend aussi l’étanchéité de l’enveloppe thermique du bâtiment, qui plus est en présence d’un toit plat, lequel doit avoir une capacité de charge en fonction de sa structure : lisez notre article sur quel poids peut supporter un toit plat pour en savoir plus sur le sujet.

S’agissant des matériaux isolants dans le cadre de la RT 2020 isolation de toiture, les options les plus plébiscitées sont :

• La laine de roche ;
• Les laines minérales ;
• La laine de verre ;
• Les isolants naturels d’origine animale ou végétale (lin, chanvre fibre de bois, ouate de cellulose, liège) ;
• La mousse polyuréthane (en projection sur le toit).

S’agissant des laines minérales, s’ils ont des performances d’isolation moyennes, ils peuvent néanmoins être utilisés pour une isolation thermique par l’intérieur comme par l’extérieur. Seulement, il faut dire qu’en été, leur pouvoir isolant est plutôt faible. Outre cela, les laines minérales pour la RT 2020 isolation de toiture font l’unanimité pour leur excellent rapport qualité/prix et leur disponibilité sur le marché. De plus, les artisans dans leur majorité maîtrisent la pose de cet isolant.

La résistance thermique, une autre donnée essentielle pour l’isolation de toiture

Pour respecter les normes imposées par la RT 2020, vous devez aussi tenir compte de la résistance thermique de l’isolant choisi. Représentée par la lettre R, elle désigne la capacité d’un isolant à résister aux variations de températures. Elle garantit donc la bonne isolation thermique par la toiture et le confort du logement de façon globale. La résistance thermique est également tributaire de la conductivité thermique (notée λ), de l’épaisseur de l’isolant et du confort en été/hiver.

Conformément à la RT 2020, le calcul de la résistance thermique repose sur le Bbio (Besoin bioclimatique) le Cep (Consommation d’énergie primaire), des métriques qui dépendent en partie de l’épaisseur d’isolant et de la région d’implantation. Ainsi, la RT 2020 isolation de toiture préconise une résistance thermique R = 10m².k/W pour toutes les toitures neuves, peu importe la région.

Par ailleurs, pour éviter la chaleur en été et limiter l’utilisation de climatisation, la Réglementation Thermique 2020 impose aussi une valeur DH (Degré Heure) maximale, laquelle doit être comprise entre 350 et 1250. Si elle peut descendre en-dessous de 350 à condition que le bâtiment soit parfaitement construit, elle ne peut en aucun cas excéder 1250. Concernant la climatisation, faites-vous une idée du coût d’un climatiseur monobloc réversible, une solution qui a deux différentes utilités : rafraîchir l’air ambiant de votre maison au cours des périodes estivales, jouer le rôle de chauffage en hiver.

RT 2020 isolation toiture : l’épaisseur idéale à respecter

Pour une RT 2020 isolation de toiture efficace, on privilégiera des matériaux robustes, qui ont une épaisseur conséquente. En pratique, l’épaisseur parfaite pour l’isolation de la toiture dépend de deux concepts clés : la conductivité thermique et la résistance thermique.

En appliquant la formule épaisseur = résistance thermique X conductivité thermique, vous obtiendrez l’épaisseur idéale de votre isolant. Considérant cela, en fonction des isolants les plus recommandés pour isoler la toiture, la RT 2020 préconise les épaisseurs suivantes :

• Liège, entre 37 et 41 cm ;
• Laine de roche, entre 32 et 45 cm ;
• Polyuréthane, entre 22 et 28 cm ;
• Verre cellulaire, entre 38 et 50 cm ;
• Polystyrène extrudé, entre 27 et 40 cm.

Dans la plupart des cas, l’isolation d’une toiture est réalisée par l’extérieur, ceci pour des raisons d’étanchéité. Elle peut être réalisée en utilisant la méthode classique qui consiste à placer l’isolant sur la structure et à réaliser l’étanchéité par-dessus l’isolant. La méthode d’isolation inversée consiste à procéder dans le sens inverse que précédemment en plaçant l’isolant en-dessous du revêtement d’étanchéité. Dans ce cas, il faut le coller ou le lester avec du gravier.

Une autre possibilité est de placer l’isolant à l’intérieur du bâtiment, sous la toiture plate, et de réaliser une étanchéité à l’extérieur : c’est la technique d’isolation par la toiture froide. De son côté, l’isolation végétale implique de réaliser plusieurs couches incluant un support et un complexe de végétalisation. C’est une option à la fois moderne, écologique et esthétique.

Qu’en est-il de l’isolation des combles ?

Les combles font également partie de la structure couvrant la maison et sont des sources de pertes de chaleur. Il convient donc d’isoler les combles en utilisant des matériaux isolants comme la laine de verre dans une épaisseur de 32 à 45 cm, la laine de bois entre 36 et 46 cm ou la laine de mouton dont l’épaisseur devra être comprise entre 35 et 45 cm pour une RT isolation de toiture optimale. Les autres matériaux comme le liège, le polyuréthane et le polystyrène extrudé doivent être utilisés dans les mêmes épaisseurs que lors d’une isolation de toit plat.

Par ailleurs, il est important de préciser que dans la pratique, les épaisseurs sont souvent majorées de quelques centimètres ou millimètres compte tenu des épaisseurs fixes des isolants en panneaux et de l’impossibilité de mesurer les isolants en vrac en mm. Aussi, les artisans expérimentés utilisent toujours quelques centimètres d’isolants en plus pour prévenir tout risque de tassement au fil du temps.

Lexique

• résistance thermique (R) : capacité d’un matériau à s’opposer au passage de la chaleur, plus R est élevé, meilleure est l’isolation.
• conductivité thermique (λ) : mesure de la facilité avec laquelle un matériau conduit la chaleur, plus λ est faible, plus l’isolant est performant.
• besoin bioclimatique (Bbio) : indice réglementaire qui évalue la conception bioclimatique du bâtiment sans ses systèmes, selon l’orientation, l’enveloppe et l’apport solaire.
• consommation d’énergie primaire (Cep) : indicateur de la quantité d’énergie consommée par les équipements du bâtiment rapportée à sa surface, soumis à un plafond.
• degré heure (DH) : indicateur cumulant les heures de surchauffe au‑dessus d’une température de confort en été, limité par la réglementation.
• pont thermique : zone de l’enveloppe où la chaleur s’échappe plus facilement à cause d’une rupture d’isolant ou d’un assemblage.
• isolation par l’extérieur : technique qui place l’isolant sur la structure du toit avant l’étanchéité pour améliorer la continuité thermique.
• isolation inversée : procédé où l’isolant est posé au‑dessus de l’étanchéité et maintenu par collage ou lestage, adapté aux toits plats.
• toiture froide : système avec isolant sous la toiture et lame d’air ventilée, nécessitant une mise en œuvre rigoureuse pour éviter la condensation.
• toiture végétalisée : toit recouvert d’un complexe de végétation qui ajoute isolation, inertie thermique et bénéfices écologiques.
• laines minérales : famille d’isolants (laine de verre, laine de roche) économiques et disponibles, efficaces mais moins performants contre la chaleur estivale.
• mousse polyuréthane : isolant synthétique très performant permettant d’atteindre une forte résistance thermique avec moins d’épaisseur, parfois projeté sur place.
• épaisseur d’isolant : paramètre clé déterminé par la résistance et la conductivité thermiques, qui conditionne la performance finale.
• toit plat : toiture à très faible pente exigeant une étanchéité soignée et une isolation compatible avec les charges et l’exposition.