RE 2020 rénovation : notre guide complet pour tout comprendre

RE 2020 rénovation : notre guide complet pour tout comprendre

Dans le but d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, la France a adopté la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020). Cette nouvelle réglementation qui remplace la RT 2012 impose de nouveaux standards environnementaux et énergétiques aux constructions neuves, mais a également des implications en rénovation, notamment en termes de performance énergétique et de confort d’été. L’idée de la RE 2020 en rénovation est que les travaux de rénovation intègrent désormais des pratiques plus durables. Focus sur les évolutions de la RE 2020 en cette matière.

La RE 2020, le nouveau référentiel de la construction et de la rénovation en France

Également appelée RT 2020, la RE 2020 est la nouvelle réglementation qui encadre les travaux de construction et de rénovation en France. Instaurée par la loi ELAN et entrée en vigueur en janvier 2022 en remplacement de la RT 2012, la RT 2020 consacre l’avènement des bâtiments à haute performance énergétique, plus connus sous le label BEPOS (Bâtiment à Energie Positive).

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Bien qu’elle soit essentiellement orientée constructions neuves, la RE 2020 met également en place des normes applicables aux constructions résidentielles et tertiaires en matière de travaux de rénovation. D’ailleurs, cette maison RE 2020 montre à quoi pourrait ressembler la rénovation, promesse d’un habitat plus sain, plus performant, mais aussi plus coûteux.

Sachant qu’en France le secteur du bâtiment représente 44% de la consommation énergétique et 25% des émissions de CO2, l’objectif de la RT 2020 en rénovation est de faire baisser ces chiffres. Dans cette logique, elle s’applique à de nombreux points du logement, de l’isolation aux menuiseries en passant par le chauffage, se démarquant ainsi de la Réglementation Thermique de 2012 sur bien des aspects.

RT 2012 et RT 2020 : les différences en rénovation

Sur le sujet de la rénovation thermique, il y a des différences notables entre la RT 2012 et la RE 2020, notamment en ce qui concerne le rapport des bâtiments à l’énergie et leur cycle de vie global.

Des bâtiments à faible consommation énergétique

Si la norme BBC de la RT 2012 prévoyait 50 kWh/m²/an pour la consommation énergétique d’un bâtiment, la RT 2020 prévoit une consommation de 0 kWh/m²/an. Mieux, si vous engagez des travaux de rénovation, le bâtiment devra désormais être à même de stocker de la chaleur dans les murs pour la restituer par temps chauds, optimisant ainsi le confort d’été.

La RE 2020 en rénovation préconise aussi une diminution des principaux postes de dépense énergétique : le but étant que l’habitat produise plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Par exemple, la consommation du chauffage devra rester dans la limite de 12 kWh/m²/an. Vous avez un chauffage au fioul ? Apprenez à identifier les signes indicateurs d’un problème avec votre chauffage au fioul, sachant que c’est un système encore présent dans de nombreuses habitations anciennes.

RE 2020 en rénovation : travaux de rénovation, BEPOS et cycle de vie du bâtiment

En plus de la réduction de la consommation énergétique, la RE 2020 en rénovation se démarque de la RT 2012 dans la mesure où elle dispose que les bâtiments rénovés soient capables de produire de l’énergie eux-mêmes, en retraitant l’énergie extérieure.

Cela implique la mise en place de certaines solutions comme :

  • Une bonne isolation thermique ;
  • Une ventilation capable de collecter et de traiter l’air vicié ;
  • Des ouvertures intelligentes capables de chauffer ou refroidir les pièces en fonction de la température extérieure ;
  • Des systèmes de récupération et de traitement des eaux de pluie.

Par ailleurs, le mode de la calcul de la consommation énergétique des bâtiments est un autre point de différenciation entre les RT 2012 et la RT 2020. Alors que l’ancienne réglementation calquait sur les principaux équipements énergivores, la RE 2020 en rénovation y ajoute les appareils ménagers et électroménagers, ainsi que les matériaux utilisés pour la rénovation. Cela permet de prendre en compte toute l’empreinte carbone du logement sur tout son cycle de vie.

RE 2020 en rénovation : les grands principes et leur mise en œuvre

Si vous possédez un bâtiment ancien et souhaitez le rénover, sachez que vous pouvez financer la rénovation énergétique de votre maison avec un crédit à la consommation, avec des remboursements étalés sur une période de 10 années. Seulement, cette rénovation doit être effectuée conformément aux nouveaux standards établis par la RE 2020 en rénovation. Cela implique la prise en compte de certains principes qui, en réalité, sont liés d’une manière ou d’une autre.

L’amélioration de l’isolation

L’amélioration de l’isolation est l’un des grands principes de la RT 2020. En effet, la Réglementation Environnementale 2020 stipule de tripler la surface des isolants utilisés en rénovation thermique, les faisant passer à 300 mm, contre 100 mm pour la RT 2012.

En entreprenant de tels travaux, vous pourrez exploiter toutes les sources d’énergie du logement au maximum de leur capacité. En pratique, ces travaux peuvent porter sur l’isolation des murs, des sols, des planchers et de la toiture avec des matériaux écologiques et performants.

Ils peuvent aussi être entrepris avec des systèmes d’isolation modernes comme :

  • Les volets automatiquement orientables ;
  • Les vitrages isolants générateurs de chaleur et de fraîcheur ;
  • Les hourdis isolants ;
  • Les briques de terre cuite ou crue et les ossatures bois.

Pourtant, les exigences de la RE 2020 en rénovation ne s’arrêtent pas là.

L’exploitation des énergies renouvelables, une autre ambition de la RE 2020 en rénovation

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Pour la RE 20202 en rénovation, le recours aux énergies alternatives propres ou énergies renouvelables n’est plus une option. Au regard des nombreuses solutions préconisées par les pouvoirs publics pour chauffer, réguler la température ambiante et produire de l’électricité, les énergies renouvelables se placent désormais comme des alternatives très fiables en rénovation.

Au nombre de ces dispositifs à énergies alternatives, figurent entre autres l’éolien, le chauffage au bois (granulés ou pellets), la pompe à chaleur géothermique, le puits canadien, le chauffage solaire, le chauffe-eau thermodynamique et les adoucisseurs d’eau. Notre article sur les différentes formes d’énergies vertes aborde en détail ces alternatives prometteuses pour réduire l’empreinte écologique tout en répondant aux besoins énergétiques des citoyens.

Ces énergies renouvelables peuvent être associées à d’autres solutions qui ont fait leurs preuves dans la régulation de la température à l’intérieur de l’habitation. Parmi ces équipements, on retrouve :

  • Le chauffage d’appoint fonctionnant via une source d’énergie solaire (chaudière solaire) active ou des composants non polluants (poêle à granulés) ;
  • Les parois vitrées de larges surfaces à même d’assurer un rayonnement solaire conséquent, tout en intégrant un double vitrage pour maîtriser les déperditions d’énergie ;
  • Les systèmes de transmission de la chaleur permettant de transporter l’air chaud vers dans les pièces du logement qui en ont besoin.

L’humain, un autre facteur au centre de la rénovation avec la RT 2020

Pour parvenir à ses ambitions, la RE 2020 en rénovation place aussi l’humain au cœur de sa réforme. De fait, toutes ces solutions destinées à réduire la consommation énergétique et l’empreinte carbone ne seront efficaces que si elles sont exploitées avec conscience et responsabilité par les humains. Cela suppose un changement des comportements que nous adoptons au quotidien dans l’utilisation de nos équipements électriques et autres sources d’énergie.

En fait, il s’agit d’un ensemble de bonnes pratiques déjà présentes dans la RT 2012, et reconduites par la RE 2020 en rénovation. Ces bonnes habitudes vont du remplacement des lampes classiques par les lampes LED au débranchement des appareils électriques en cas d’absence prolongée. Elles prennent aussi en compte l’adoption de la domotique, le dégivrage du réfrigérateur, l’optimisation des cycles de lave-vaisselle, l’installation de la chasse d’eau à double commande pour réduire la consommation d’eau. Vous l’aurez compris, il s’agit de gestes simples, mais dont l’incidence sur la consommation énergétique en une année reste néanmoins notable.

Lexique

  • résistance thermique (R) : mesure exprimée en m²·K/W qui indique la capacité d’un isolant à s’opposer au flux de chaleur, plus R est élevé meilleure est l’isolation.
  • conductivité thermique (λ) : propriété d’un matériau qui exprime sa facilité à conduire la chaleur, plus λ est faible plus le matériau isole.
  • besoin bioclimatique (Bbio) : indice réglementaire qui évalue la qualité intrinsèque du bâti (orientation, compacité, isolation) pour réduire les besoins en chauffage, climatisation et éclairage.
  • consommation d’énergie primaire (Cep) : indicateur qui additionne l’énergie consommée par le bâtiment en tenant compte des sources, afin de vérifier le respect des seuils.
  • degré-heure (DH) : mesure du risque de surchauffe estivale cumulant les écarts de température intérieure au-dessus d’un seuil, avec une limite maximale imposée.
  • enveloppe thermique du bâtiment : ensemble des parois qui séparent l’intérieur de l’extérieur et dont l’isolation et l’étanchéité conditionnent les pertes de chaleur.
  • isolation inversée : méthode pour toitures plates où l’isolant est placé de l’autre côté du revêtement d’étanchéité par rapport à la méthode classique, puis fixé par collage ou lestage.
  • toiture froide : dispositif où l’isolant est sous la toiture avec une lame d’air ventilée, qui exige une étanchéité soignée pour éviter la condensation.
  • laines minérales : famille d’isolants courants comme la laine de verre et la laine de roche, appréciés pour leur coût, leur disponibilité et la pose maîtrisée par les artisans.
  • mousse polyuréthane (PU) : isolant à haute performance thermique, souvent projeté, qui permet d’obtenir une forte résistance pour une épaisseur réduite.